vendredi 15 juin 2012

"Les choses de la vie" de Paul Guimard

"Lorsque la traverse de la barrière du champ défonce la portière, elle atteint le conducteur au sommet du crâne qu'elle scalpe sans entamer les os. À l'instant du choc contre le pommier, le corps désarticulé est projeté à travers l'ouverture béante du pare-brise qui le lacère. Il frôle les basses branches de l'arbre, boule sur le sol en pente et ne s'arrête que loin de la voiture en flammes."

Que se passe-t-il dans notre tête après un accident?
C'est ce qu'essaie de nous montrer Paul Guimard dans ce livre court mais intense.
L'avocat Pierre Delhomeau est en route pour Rennes. La musique, les odeurs, font rebondir ses pensées de souvenirs en souvenirs. Dans le virage du lieu-dit la Providence, un camion arrive en sens inverse et une bétaillère tente de traverser la nationale...
Paul Guimard nous décrit alors l'accident avec beaucoup de détails. Cet enchaînement qui conduit à l'inévitable.
"Il ne s'est pas écoulé dix secondes depuis le moment où, sous le soleil mouillé, la MG roulant à 140 à l'heure a abordé le large virage du lieu-dit la Providence."

On suit ensuite l'avocat dans son cheminement mental, de la recherche d'indices sur son état physique, aux souvenirs de sa vie (la guerre, les premiers amours, etc). Quelques passages racontés par un tiers nous informent des suites de l'accident : les bouchons sur la route, l'arrivée des gendarmes, le voyage en ambulance, l'arrivée à l’hôpital, etc. Mais la plus grande partie du récit concerne ses pensées à l'approche de la mort.
Un dernier espoir de survie le fera imaginer une renaissance.

"Il sait désormais que chaque seconde peut être le dernière. Tout le monde le sait mais une fois pour toutes. Lui, au contraire, ne cesse de le savoir et là réside la différence. Il tire de cette proposition une vérité dynamique et une morale."

"A nous deux nous entraînerons Hélène à aimer la vie comme les morts savent le faire."

Ce livre écrit en 1967, nous parle des premiers accidents dus à la vitesse... 45 ans après, nous ne sommes toujours pas débarrassé de ce fléau...

Le petit plus qui m'a bien plu : les souvenirs d'enfance, les premiers émois des grandes vacances...
"Le rythme scolaire impose aux enfants des ruptures que les adultes ne supporteraient pas."

3 commentaires:

  1. J'ajouterai que j'ai même l'impression que l'on n'a pas avancée, concernant les dangers de la route.

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  2. Bonsoir, jamais lu et pourtant l'adaptation filmique est réellement superbe. Concernant les accidents de la circulation, ce n'est en effet toujours pas brillant 45 ans plus tard. Bonne soirée.

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  3. Je vais me mettre à la recherche du film que je n'ai pas vu! Merci.

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